Qualité de vie au travail : Nous sommes 70% à constater la dégradation de la qualité de vie au travail depuis 5 ans…


"Danger - Men at work"« Nous sommes 70% à constater la dégradation de la qualité de vie au travail depuis 5 ans…
Je ne sors pas cette affirmation à la légère mais du sondage TNS SOFRES réalisé pour le compte de l’ANACT à l’occasion de  la « 10ème semaine pour la qualité de vie au travail ».
Le sondage met en avant une progression du sentiment de dégradation plus marqué chez les salariés de grandes entreprises (effectif supérieur à 500 salariés) et chez les salariés âgés de plus de 35 ans.
Paradoxalement, les salariés évaluent à 6,1 sur une échelle de 10 la qualité de leur vie au travail, ce qui en fait score relativement correct.
Les points soulevés par les salariés ne peuvent qu’interpeller les managers et les dirigeants d’entreprise (sans parler de la RH…) :
–         Le temps et les moyens mis à disposition font défaut pour mener l’activité à bien tandis que les exigences et la pression de l’employeur ne cessent de croitre. Les salariés désirent être en mesure de produire un travail de qualité. A défaut, ils ressentent de l’insatisfaction et un sentiment de stress accru.
–         Ils ressentent un manque de considération et de reconnaissance.
–         Ils désirent se sentir « bien au travail » tout simplement et pensent majoritairement que la qualité de vie au travail profite aux salariés comme à l’entreprise.
 Après le green washing, le social washing ?
 Préoccupation environnementale oblige, les entreprises se sont   dotées d’une conscience écologique et de préservation de l’environnement depuis quelques années.
Devant les questions sociales et la montée en puissance des risques psychosociaux, on constate la forte émergence du social washing.
Si certaines entreprises proposent des outils pour gérer le stress, des espaces de détente et de relaxation, on peut légitimement se poser la question si cela n’est pas un pansement sur une jambe de bois et si, au lieu de se contenter d’atténuer les symptômes, ont ne devrait pas plus guérir la maladie et  – ô cerise sur le gâteau – la prévenir…
N’est-il pas un peu limité de proposer une séance de massage ou de relaxation à un collaborateur submergé, pressé de toute part ?
Est-il plus louable de l’aider à supporter (plus) ou  d’analyser la situation pour la corriger ?
Tout comme le green washing s’apparente – souvent –  à une rustine sur la centrale de Fukushima, le social washing permet aux entreprises de se donner bonne conscience.
Ne nous leurrons pas ! Masquer les problèmes et les mauvaises pratiques dans un papier cadeau (services aux salariés…) n’est qu’un pis-aller qui ne fonctionnera que temporairement.
La mise en place d’une conciergerie d’entreprise ne palliera jamais un déficit managérial.
La réponse et la bonne pratique dans les risques psychosociaux consistent à soigner le travail lui-même.
Les services aux salariés sont un plus indéniable et l’offre est pléthorique : relaxation, salle de gym, conciergerie, crèche, pressing et j’en passe…
Le cœur du problème, celui que les rustines psychosociales ne doivent pas camoufler est bien le travail lui-même et les dysfonctionnements que chacun subi : les ordres et les contre-ordres (parfois dans la même journée, si, si…), la surcharge chronique de travail, des objectifs nébuleux, le manque d’échange…
Dialogue de sourds !

D’un côté, les employeurs ne comprennent pas la grogne des collaborateurs puisque des services leurs sont proposés pour améliorer leur vie.
De l’autre, les collaborateurs continuent de se sentir mal à l’aise et d’assister à la dégradation du travail malgré les rustines (qui finissent toujours par se décoller…).
La prévention efficace et la correction des dysfonctionnements en matière de risques psychosociaux commencent par  une analyse de la situation et donc par la mesure du bien-être des collaborateurs pris collectivement et individuellement.
Pour un développement de ce point, je vous renvoie à mon article précédent : « Les risques psychosociaux, pour une première approche humaine ». Vous y trouverez les premières mesures à prendre et les indicateurs à mettre en place pour une prise en compte efficace des risques psychosociaux.
Au final…
Le bien être des collaborateurs n’est pas un gadget pour satisfaire des individus capricieux.
Il est l’un des leviers de la bonne santé et de la compétitivité des entreprises.
Une entreprise qui se porte bien en interne aura bien plus de chance de se porter bien tout court. »

Par Sandrine VIRBEL

Retrouvez Sandrine Virbel sur son blog : Le calepin RH de Sandrine.
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