Méditation au travail : savoir faire une pause.




Vous vous sentez fatigué, stressé, le mal-être vous gagne… être salarié n’est pas de tout repos par les temps qui courent et une trop forte pression peut mener à plus ou moins long terme à la perte d’efficacité ou – bien plus redoutable ! –  sur la voie du burn out.

Vous avez bien conscience de votre épuisement mais vous ne savez pas comment procéder pour aider la tension à redescendre d’un cran et cesser de  courir après vous ne savez même plus trop quoi.
Cet état mine votre vie professionnelle et commence à déteindre sur votre vie personnelle ?
Il est grand temps de vous ancrer de nouveau dans le présent, de vous le réapproprier !
Avez-vous songé à introduire un peu de respiration et d’apaisement dans vos journées ?
Avez-vous pensé à la méditation de pleine conscience et aux bienfaits qu’elle peut vous apporter dans votre quotidien trépidant ? 
Méditation de pleine conscience, je vois déjà quelques sourcils se froncer et une moue dubitative se dessiner sur certaines lèvres.

Ne vous inquiétez pas, vous n’aurez pas besoin de vous raser le crâne, de vous vêtir d’une robe orange, d’exceller dans l’art de vous assoir dans la position du lotus (et de vous déplier dans le sens inverse)  et encore moins nécessité de vous exiler quelques années dans le silence d’un monastère. 
Cette méditation est une version laïque et rendue accessible à nos esprits occidentaux de la méditation d’inspiration religieuse. Bien qu’elle puise sa source dans la pratique méditative bouddhiste,  il n’est point besoin d’en épouser les aspects religieux ce qui la rend accessible à toute personne quelle que soit ses convictions personnelles.
La méditation de pleine conscience n’est pas la panacée et la réponse miraculeuse à tous les maux du travail et de la vie moderne mais elle peut vous apporter quelques clés pour mieux dépasser les périodes difficiles que nous traversons tous un jour ou l’autre.

La science s’est penchée sur les effets de la méditation et après avoir fait ses preuves dans le monde thérapeutique, elle commence à être déclinée et proposée  dans le monde scolaire et dans les entreprises.
Outre ses effets sur le bien-être en général et la préservation de l’équilibre émotionnel, son champ d’action s’étend jusqu’à la gestion du stress.
Si la pratique améliore la concentration, apaise les tensions et favorise la créativité, il serait réducteur de placer la méditation de pleine conscience au simple rang d’un outil de gain de productivité.
Ce serait oublier purement et simplement que méditer peut redonner du sens lorsque tout autour de nous semble en perdre.
Le principe est simple. Il nous faut apprendre ou réapprendre à ralentir, à prendre des pauses, à nous couper du monde extérieur pour nous connecter à notre monde interne et à l’instant présent.
Cette simple cassure dans le cours d’une journée tumultueuse nous aide à clarifier notre ressenti et nos émotions.
Véritable hygiène de vie, la pratique de la méditation de pleine conscience ne demande qu’une seule chose pour être efficace : la régularité !

Prenons donc un cobaye pour illustrer notre propos…
Voici M. Jenfaitro.
M. Jenfaitro est ce qu’on appelle un bourreau de travail : toujours sur le pont, il est obnubilé. Toute sa vie se déroule sur un mode de pleine vitesse. Il est sans cesse presser, il court après le temps. Résultat, même en famille il ne peut se départir de ce défaut : il mange vite, il trépigne dès que le rythme retombe, une simple balade prend des tours de marathon. Il ne sait plus profiter, il est pris dans le cercle vicieux de la rapidité dans tout ce qu’il vit. Même ses pauses n’en sont pas : il suspend ce qu’il faisait pour vérifier ses mails, son smartphone ou se mettre brièvement sur un autre sujet. 
Stop,  M. Jenfaitro, vous allez finir par exploser !
D’ailleurs, M. Jenfaitro est stressé, famille et amis lui ont fait remarquer son incapacité chronique à lâcher prise ne serait-ce qu’un moment.  Lui-même en convient, il lui semble qu’il s’est perdu dans tout ce tumulte. Il a besoin de se retrouver, de renouer avec lui-même.
Il va devoir lutter contre ses penchants et se faire à cette idée : il doit ralentir la cadence régulièrement dans la journée et apprendre à s’octroyer des pauses  salutaires sans fausse culpabilité.
Voici ce que nous pouvons proposer à ce brave homme pour avancer dans un chemin plus serein…
Le premier exercice est d’une simplicité extrême.
M. Jenfaitro va s’octroyer quelques minutes dans la journée où il va se concentrer sur son souffle.
Les yeux fermés, le dos droit, avec un léger sourire bienveillant sur ses lèvres, il va juste prendre conscience de la façon dont il respire.  
Comment l’air entre-t-il et sort-il de son corps ? 
Peut-il facilement sentir le mouvement de sa poitrine à chaque respiration ?
Est-ce plutôt son ventre qui est sollicité ?
A-t-il d’autres sensations ?
 Il ne devra rien forcer, rien vouloir modifier, il n’aura qu’à prendre conscience de ce qui est, simplement, en lui, être pleinement présent à ce moment. Il sera dans un état de vigilance envers sa respiration, ce phénomène vital qu’il oublie habituellement de considérer. Il va entendre les battements de son cœur, habiter son corps en suivant le flux d’air. Quelques pensées  vont s’inviter et s’agiter dans son esprit. Il va les regarder aller et venir, telle la vague sur le sable puis il va retourner à l’écoute de sa respiration. La seule chose qui importe vraiment pendant ce temps de pause est de respirer et d’en avoir conscience pleinement.

Si M. Jenfaitro ne peut s’isoler, il peut favorablement poser son regard sur tout autre chose que ce qu’il faisait (la fenêtre, une plante verte, la bonbonne d’eau potable…) et  prendre conscience de lui le temps d’une dizaine de respiration.
Avoir conscience de soi nous réinscrit en tant qu’individu unique et pleinement vivant dans le quotidien. Si les choses ne changent pas autour de M. Jenfaitro, lui, a la capacité d’être conscient de son unicité.

Testez cet exercice très simple pendant une ou deux semaines et vous constaterez combien vous gagnerez en conscience de vous-même et en détente.
Vous serez alors prêt à vous engager dans une pratique qui apportera un supplément indéniable à votre existence.

Pour aller plus loin, il existe des ateliers de pratique de méditation de pleine conscience et divers ouvrages pratiques.

Sélection non exhaustive :



« Méditer pour ne plus stresser : Trouver la sérénité, une méthode pour se sentir bien » de  Mark Williams et Danny Penman, 2013.

http://www.meditez.com/  le site de la psychologue clinicienne, psychothérapeute et chercheuse  Jeanne Siaud-Facchin.








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